lundi 30 janvier 2012

Nicolas Sarkozy, par Charles de Gaulle


Chaque jour, Patrick Besson emprunte la plume d'un célèbre écrivain, français ou étranger, mort ou vivant, génial ou nul, pour nous raconter la campagne électorale.












La France attend, patiente et limpide. Cette grande dame debout sur le chemin de l'Histoire a besoin d'un guide pour traverser l'Éternité. Naguère, un homme sut la mener à l'essor et au progrès : le général de Gaulle. Il avait la stature nécessaire à l'épanouissement du pays. Aujourd'hui, des êtres d'une densité moindre débattent à la radiotélévision française pour savoir lequel d'entre eux - ou d'entre elles, car il y a parmi eux des personnes du sexe féminin, des personnes du sexe, comme on disait à Saint-Cyr - aura la charge de la nation après les élections présidentielles de mai 2012. Il est inutile de s'attarder sur la faiblesse idéologique ou grammaticale de ces discussions, et venons-en tout de suite au portrait de la créature actuellement placée à la tête de l'État : M. Sarkozy de Nagy-Bocsa, qui se fait appeler Sarkozy tout court, un peu comme si le général de Gaulle avait choisi de se faire appeler le Général, ce que n'aurait pas manqué de lui reprocher une certaine presse à la solde de l'étranger.
Se réclamant du gaullisme, M. Sarkozy, en dépit de complaisances coupables à l'égard des États-Unis et d'Israël - deux États orgueilleux et dominateurs - et d'une indifférence criminelle envers les Québécois ployant chaque jour sous le joug de Montréal et des anglophones de cette grande nation qui aurait dû rester française, ne pourrait être considéré comme un politicien entièrement incapable. Il a su traiter les Anglais, lors des derniers sommets européens, ainsi qu'ils le méritent : ils ont assez fait souffrir le général de Gaulle, ou le Général, ceux-là, durant le dernier conflit mondial. Il a renforcé cette vieille alliance franco-allemande qui, depuis 1945, n'a cessé de procurer aux deux pays un sentiment de paix et d'harmonie dont ils avaient bien besoin, après tant de querelles et de massacres. Il faut aussi applaudir, certes avec modération, l'attachement de l'actuel président de la République française à l'indépendance énergétique de la nation. On déplorera toutefois le mépris dans lequel il tient l'amitié historique franco-turque, qui date quand même du règne de François Ier (1,95 mètre).

Puisque Le Point.fr - longtemps, je me suis interrogé sur la signification du mot fer derrière le nom du journal, cela avait-il un rapport avec le légendaire Masque de fer ? jusqu'au jour où un des petits-enfants de mon cher Pierre-Louis Blanc, en visite à la Boisserie, m'expliqua l'origine de cette appellation : Internet - a eu l'obligeance de demander au général de Gaulle de commenter la campagne présidentielle, je dirai d'abord concernant M. Sarkozy ceci : la France est sacrée. Elle flotte au-dessus de nous, tel un nuage divin. Elle n'est pas un chiffon que l'on ramasse sur la table d'un café, ni une paire de tennis sales que l'on oublie dans les vestiaires d'un stade, ni une boîte de camembert vide qu'on laisse au bord du chemin après un pique-nique champêtre. La France est tout, et l'homme - ou la femme, mais le Général en doute - qui aspire à la gouverner doit être un homme - donc - du tout, de l'ensemble, de la globalité. Il ne peut être séparé, incertain, trouble. M. Sarkozy est-il cet homme-là ? A-t-il été cet homme-là ? Sera-t-il cet homme-là ? Le général de Gaulle, dans sa grande sagesse militaire, réserve son jugement. Il pense à la France, à la France de Saint Louis et de Jean Moulin, la France de Saint-Simon et de Chateaubriand, flamme superbe et vacillante que chaque Français se doit d'entretenir jusqu'à sa mort et son enterrement dans un cimetière français.



Patrick Besson


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