mardi 25 octobre 2011

Un aveu

C’est dur de reconnaitre un tel échec et de constater à quel point modernistes, démocrates, progressistes et autres (pas la peine d’énumérer les qualificatifs, officiellement le Tunisien n’en a rien à cirer), ont été à côté de la plaque dans leur approche du Tunisien.

D’un autre côté, il était difficile de prévoir que le Tunisien allait accepter qu’on lui dérobe l’une de ses libertés individuelles, à savoir la religion, et qu’on la lui resserve, sous un autre emballage, sous forme de programme porteur de tous ses espoirs. Mais le Tunisien a aimé et a acheté, et il faut respecter son choix, c’est la démocratie.

Il était aussi difficile de croire que le Tunisien allait penser qu’aujourd’hui, la priorité des priorités était le rétablissement de l’éthique et de la morale, et que le seul refuge pour le rétablissement de ses valeurs était la religion. Mais le Tunisien a pensé ainsi, et il faut respecter son choix, c’est la démocratie.

Difficile également de faire le diagnostic amer que l’image de modernisme et de la séparation nette entre la religion et la vie communautaire que dégageait le Tunisien (et qui était présentée comme l’exception arabo-musulmane) n’était qu’un leurre, et que ce dernier avait encore besoin, comme ses voisins, de la religion comme unique référentiel de ses relations avec l’autre. C’est aujourd’hui la volonté du Tunisien, et il faut la respecter, c’est la démocratie.

Nous sommes passés largement à côté de ses considérations, il faut l’avouer. L’échec est cuisant et l’aveu est important pour pouvoir passer à autre chose, rapidement.

Aymen JAAFAR

1 commentaire:

  1. Même si je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'analyse du vote du Tunisien, j'aime bien celle des conclusions à en tirer : On s'est trompés, il faut se l'avouer et aller de l'avant.

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