dimanche 4 mai 2014

L'administration fiscale américaine traque maintenant les fraudeurs sur les réseaux sociaux !


Le Vendredi 2 Mai, sur Al Watanya 1, une émission-débat était consacrée à la fiscalité en Tunisie. Au-delà de la qualité moyenne des échanges, ce qui attire l’attention, c’est cette propension à vouloir tolérer l’infraction fiscale et à ne pas évoquer la sanction comme moyen de réponse légitime, démonstratif et dissuasif (à l’exception notoire de Lassad Dhawadi, l’expert fiscal qui a malheureusement raté une occasion pour expliquer le bien fondé de sa réflexion et ce à cause de son ton agressif et de son emportement permanent donnant de lui une image peu positive).

Hors l’accomplissement du devoir fiscal est un corollaire de la citoyenneté, et force est de constater qu’à l’échelle internationale, cette question est traitée avec fermeté indépendamment de clivages politiques, alors qu’en Tunisie c’est uniquement le front populaire qui met en avant sans ombrages ni embrouilles la question de la lutte contre la fraude au devant de son programme socio-économique. Evidemment, d’aucuns ne ratent l’occasion pour déformer les propositions du front populaire et pour crier haut et fort que le front populaire est en train de caresser le rêve d’un retour à un Etat omnipotent qui va paralyser la libre initiative au nom de ce qu’ils appellent le «dogme égalitaire»…mais voilà l’histoire récente (depuis la crise financière mondiale de 2008) a vu des Etats dits libéraux voire ultralibéraux adopter des mesures interventionnistes comme la prise de participation dans des banques privées par l’Etat Américain. Les pouvoirs des autorités de contrôle ont été nettement renforcés etc.….

Quant à la lutte contre la fraude fiscale, il s’agit en réalité d’un pilier des régimes démocrates où le l’acquittement du devoir fiscal fait partie intégrante de la citoyenneté. La législation dans ces pays a été répressive dans son traitement des infractions fiscales. Evidemment la crise financière de 2008 et ses répercussions sur l’économie mondiale ont poussé les Etats à redoubler d’efforts pour traquer les fraudeurs et leurs complices. Aux Etats unis, tous les moyens sont bons, et parfois il y a risque de frôler la ligne rouge des libertés individuelles et des données personnelles, mais la justice est là pour veiller au respect de la ligne de démarcation.

Le papier que je vous propose aujourd’hui évoque l’intérêt porté par les autorités américaines aux données publiées et rendues publiques sur Facebook et Instagram…des données sont analysées et recoupées et des conclusions sont tirées, la traque aux fraudeurs est totale…En réalité l’estimation de la taxation sur la base du train de vie est une démarche qui n’est pas nouvelle, mais l’innovation et l’évolution résident dans les moyens d’investigation…je l’entends encore, notre député et président de la commission des finances au niveau de l’ANC ressassant «la sensibilisation» et «la mutualisation des efforts» et l’approfondissement de l’analyse etc...

Ferjani Doghmani adopte ainsi un ton, une posture, une approche qui nous rappellent cette langue de bois et cette attitude suspecte de l’ancien régime à l’égard de la question fiscale en Tunisie. Ce n’est pas pour demain que notre pays adoptera une politique franche de lutte contre la fraude fiscale et ce n’est pas pour demain aussi qu’on traquera les fraudeurs sur la base de leurs publications publiques sur les réseaux sociaux !



Le Fisc américain traque maintenant les 

fraudeurs sur les Réseaux sociaux !













Publier les photos de sa dernière voiture sur Facebook peut comporter des risques aux États-Unis, surtout si l'on a des choses à cacher à l'IRS (Internal Revenue Service), l'agence fédérale chargée de collecter l'impôt sur le revenu et les taxes.



Aux Etats-Unis comme partout ailleurs, l'évasion fiscale est un problème auquel fait face le gouvernement. L'IRS (Internal Revenue Service)(1), l'organisme du fisc américain, pourrait toutefois avoir trouvé une parade : scruter les réseaux sociaux, d'après plusieurs rapports faisant part de cette nouveauté, explique le site du programme radio financier Marketplace.


Twitter, Facebook, Instagram et consorts sont une véritable mine d'or pour l'IRS, en recherche constante d'éventuels fraudeurs. L'organisme ne va toutefois pas fouiller un par un les profils mais procède à l'exploitation informatisée de données.

Recroiser les données

"Il ressort de ses déclarations publiques et d'autres rapports, que [l'IRS] utilise les données pour rassembler les profils ou candidats probables pour un examen plus approfondi", explique à Marketplace Benham Dayanim, spécialiste de la vie privée et des données du cabinet d'avocats Paul Hastings.


Un grand nombre de tweets, photos ou statuts sur l'acquisition d'une nouvelle voiture, maison ou TV 3D risque donc d'attirer l'attention du fisc. Une prise de risque supplémentaire à éviter pour les fraudeurs, d'autant plus que l'IRS a la possibilité de recouper ces données avec celles déjà en sa possession comme le numéro de Sécurité sociale, le dossier de santé, l'état des comptes en banque ainsi que les propriétés, liste Marketplace.


Lecture des E-Mails

La situation aurait toutefois pu être pire pour les Américains fraudeurs : l'an passé, l'IRS a fait la demande de pouvoir lire les emails et informations privées sur les réseaux sociaux, comme le rapportait en 2013 le site d'actualité Cnet. Une disposition qui lui a été refusée face à la levée des boucliers d'organisations de défense des libertés civiles, ce qui n'empêche pas l'organisme de surveiller tout ce qui est public.

En France, les déclarations de revenus en ligne sont ouvertes depuis le 16 avril. Avis aux fraudeurs potentiels, il est encore temps de changer les paramètres de sécurité de leurs comptes sur les réseaux sociaux. Une mesure de sécurité, au cas où le fisc français essaierait de s'inspirer de son voisin américain.



(1) IRS (Internal Revenue Service) L'Internal Revenue Service (IRS) est l'agence du gouvernement des États-Unis qui collecte l'impôt sur le revenu et des taxes diverses (taxes sur l'emploi, impôt sur les sociétés, successions, etc..) et fait respecter les lois fiscales concernant le budget fédéral des États-Unis. Il fait partie du Département du Trésor.

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