Environ 800 millions d'euros auraient été bloqués suite au Printemps arabe, selon un haut responsable suisse
TUNISIE - La Suisse a bloqué les comptes de 48 personnes de l'entourage de Ben Ali
C'est une somme rondelette. Environ un milliard de francs suisses (800 millions d'euros) ont été bloqués en Suisse suite au Printemps arabe,
a déclaré mardi à Genève un haut-responsable du ministère des affaires
étrangères. Ces fonds se décomposent à hauteur d'environ 700 millions
CHF pour l'Egypte, 60 millions CHF pour la Tunisie, 100 millions CHF
pour la Libye, et 100 millions CHF pour la Syrie.
"La Suisse est le seul pays à publier les chiffres des montants bloqués", a-t-il encore indiqué. Interrogé sur la fin du tunnel de ces procédures, le diplomate a répondu qu'il ne pouvait pas donner de date, étant donné la multitude des recours possibles, tant en Suisse que dans les pays d'origine.
Pour la Syrie
et la Libye, ces fonds ont été bloqués suite à une résolution du Conseil
de sécurité de l'ONU. Enfin, il y aussi 7 millions de CHF bloqués
depuis plus de 25 ans de l'ex-président de Haïti Jean-Claude Duvalier.
"Le Conseil fédéral (gouvernement) a bloqué les fonds liés à Ben Ali en
janvier 2011, 5 jours après son départ du pays, et ceux de Moubarak une
demi-heure après son départ" du pouvoir, a indiqué Valentin Zellweger,
chef de la Direction du droit internatonal public, au ministère suisse
des affaires étrangères, au cours d'une conférence de presse.
"La Suisse est confrontée en ce qui concerne l'Egypte et la Tunisie à
des affaires d'une ampleur sans précédent", a encore indiqué le
diplomate. En effet, concernant la Tunisie, la Suisse bloqué les comptes
de 48 personnes de l'entourage de Ben ali et pour l'Egypte de 32 personnes liées à Moubarak. Chaque compte représente une multitude de transactions, dont le nombre varie entre 250 et 2.000, a-t-il ajouté.
Interrogé sur la lenteur de la restitution des fonds, M. Zellweger a
répondu que la balle était dans le camp des pays d'origine, en
l'occurrence la Tunisie et l'Egypte. "Ce sont eux qui donnent la vitesse
à la procédure", a-t-il déclaré. Le diplomate également indiqué à
propos du montant relativement modeste des fonds tunisiens, que deux
explications étaient possibles : "le clan Ben Ali n'aimait pas la
Suisse", et avait placé ses fonds ailleurs, ou "le dispositif en cas de
fonds suspects a bien marché, et les banques suisses ont refusé ces
fonds".
"La Suisse est le seul pays à publier les chiffres des montants bloqués", a-t-il encore indiqué. Interrogé sur la fin du tunnel de ces procédures, le diplomate a répondu qu'il ne pouvait pas donner de date, étant donné la multitude des recours possibles, tant en Suisse que dans les pays d'origine.
La procédure la plus rapide dans le passé
concernant les fonds bloqués d'un potentat a été celle concernant
l'ex-président du Nigeria Sani Abacha, qui a duré cinq ans. Durant la
période de blocage, les fonds sont quand même gérés, mais de manière
conservatrice, et le produit des intérêts est en principe versé avec le
capital, au moment de la restitution.
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