lundi 11 janvier 2016

Algérie : un "bilan de santé" très inquiétant...



La santé du Président n'est pas le seul motif d'inquiétude en Algérie, car le clan "Bouteflika" est en train de manœuvrer et d’instrumentaliser les appareils de l'Etat  afin qu'il ait l'exclusivité absolue de la gestion de la succession du "Président malade". 


Historiquement," le pouvoir" était une question purement "militaire" dont le dessein est conçu par les stratèges de l'oligarchie militaire. Aujourd'hui, il semblerait qu'une autre oligarchie est en passe d’asseoir sa domination : le cercle du "Président malade" et ses acolytes. Dans un contexte économique défavorable où le prix du pétrole est à un niveau très bas, la partie n'est pas gagnée d'avance. 

Terra Nova Tunisie




Le clan Bouteflika prépare la suite ?....


L’Algérie vit une période hallucinante. Alors que son président est soupçonné d’être plus un mort-vivant qu’un décideur doté de tous ses moyens, l’entourage de Bouteflika a lancé une offensive contre tout ce qui pourrait déranger son maintien au pouvoir.

Les forces armées sont victimes d’une véritable épuration. En quelques mois, le très influent général Toufik, patron du Département du renseignement et de la sécurité, bouclier du pouvoir, a été expédié à la retraite. 14 généraux et 37 officiers de cette même unité ont été mis à l’écart. Cette charrette a touché des spécialistes de la lutte contre le terrorisme et les malversations financières, les deux maux dont souffre l’Algérie. Pour le quotidien El Watan ,« leur mise à la retraite d’office sent l’odeur du règlement de comptes ». Un témoin parle même de « chasse aux sorcières ».


Les ennemis évincés

Cet automne des « longs couteaux » a atteint un véritable sommet avec le procès intenté au général Hassan Salah. Cet officier supérieur, respecté par toute l’armée, commandait le service de coordination et de renseignement antiterroriste. Traîné devant un tribunal d’exception, il a été condamné lors d’un procès bâclé, à cinq ans de prison pour « destruction de documents et non-respect des consignes ». L’ex-chef de la garde présidentielle a écopé de trois ans de prison pour les mêmes accusations.

Ces condamnations ont fait bondir plus d’un Algérien. L’ancien patron de l’armée algérienne, véritable « faiseur de présidents », Khaled Nezzar, parle de « mascarade ». Une autre réaction a fait encore plus de bruit. Le fameux général Toufik, de son vrai nom Mohamed Lamine Médène, a carrément écrit ses états d’âme et rendu la lettre publique. Il prend la défense de Salah, assurant que celui-ci a respecté les règles lors de l’opération antiterroriste qui lui a valu d’être condamné.

La vie politique se durcit également. L’adoption de la loi de finances a été saluée par un concert de protestations. La majorité des députés étant suspectée d’avoir surtout servi les intérêts de l’oligarchie et de l’entourage du chef de l’État. La majorité a même tenté d’interdire par la force une conférence de presse des opposants.

Récemment, la   députée Louisa Hanoune dénonçait « une fusion entre l’exécutif et une partie de l’Assemblée au profit d’une minorité d’hommes d’affaires ». La députée cite en exemple des entreprises de droit algérien qui contractent des prêts dans le Golfe ou auprès de banques internationales. L’élue affiche ainsi ses craintes : « Elles ne peuvent pas rembourser, c’est le Trésor public qui le fera ».


L’enchaînement de ces crises se déroule alors que le prix du pétrole ne cesse de dégringoler, pesant sur les finances algériennes. Selon le FMI, l’Algérie ne peut assurer sa survie économique qu’avec un baril à cent dollars. Il est en dessous des quarante en ce moment. Tous les éléments d’une explosion sociale ou politique, voire les deux, se mettent en place sur fond de guerre de succession.

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