La santé du Président n'est pas le seul motif
d'inquiétude en Algérie, car le clan "Bouteflika" est en train de
manœuvrer et d’instrumentaliser les appareils de l'Etat afin qu'il ait
l'exclusivité absolue de la gestion de la succession du "Président malade".
Historiquement,"
le pouvoir" était une question purement "militaire" dont le
dessein est conçu par les stratèges de l'oligarchie militaire. Aujourd'hui, il
semblerait qu'une autre oligarchie est en passe d’asseoir sa
domination : le cercle du "Président malade" et ses acolytes. Dans un
contexte économique défavorable où le prix du pétrole est à un niveau très bas,
la partie n'est pas gagnée d'avance.
Terra Nova Tunisie
Le clan Bouteflika prépare la suite ?....
L’Algérie vit une période
hallucinante. Alors que son président est soupçonné d’être plus un mort-vivant
qu’un décideur doté de tous ses moyens, l’entourage de Bouteflika a lancé une
offensive contre tout ce qui pourrait déranger son maintien au pouvoir.
Les forces armées sont victimes
d’une véritable épuration. En quelques mois, le très influent général Toufik,
patron du Département du renseignement et de la sécurité, bouclier du pouvoir,
a été expédié à la retraite. 14 généraux et 37 officiers de cette même unité
ont été mis à l’écart. Cette charrette a touché des spécialistes de la lutte
contre le terrorisme et les malversations financières, les deux maux dont
souffre l’Algérie. Pour le quotidien El Watan ,« leur mise à la retraite
d’office sent l’odeur du règlement de comptes ». Un témoin parle même de «
chasse aux sorcières ».
Les
ennemis évincés
Cet automne des « longs couteaux »
a atteint un véritable sommet avec le procès intenté au général Hassan Salah.
Cet officier supérieur, respecté par toute l’armée, commandait le service de
coordination et de renseignement antiterroriste. Traîné devant un tribunal
d’exception, il a été condamné lors d’un procès bâclé, à cinq ans de prison
pour « destruction de documents et non-respect des consignes ». L’ex-chef de la
garde présidentielle a écopé de trois ans de prison pour les mêmes accusations.
Ces condamnations ont fait bondir
plus d’un Algérien. L’ancien patron de l’armée algérienne, véritable « faiseur
de présidents », Khaled Nezzar, parle de « mascarade ». Une autre
réaction a fait encore plus de bruit. Le fameux général Toufik, de son vrai nom
Mohamed Lamine Médène, a carrément écrit ses états d’âme
et rendu la lettre publique. Il prend la défense de Salah, assurant que
celui-ci a respecté les règles lors de l’opération antiterroriste qui lui a
valu d’être condamné.
La vie politique se durcit
également. L’adoption de la loi de finances a été saluée par un concert de
protestations. La majorité des députés étant suspectée d’avoir surtout servi
les intérêts de l’oligarchie et de l’entourage du chef de l’État. La majorité a
même tenté d’interdire par la force une conférence de presse des opposants.
Récemment, la députée
Louisa Hanoune dénonçait « une fusion entre
l’exécutif et une partie de l’Assemblée au profit d’une minorité d’hommes
d’affaires ». La députée cite en exemple des entreprises de droit algérien qui
contractent des prêts dans le Golfe ou auprès de banques internationales.
L’élue affiche ainsi ses craintes : « Elles ne peuvent pas rembourser, c’est le
Trésor public qui le fera ».
L’enchaînement de ces crises se
déroule alors que le prix du pétrole ne cesse de dégringoler, pesant sur les
finances algériennes. Selon le FMI, l’Algérie ne peut assurer sa survie
économique qu’avec un baril à cent dollars. Il est en dessous des quarante en
ce moment. Tous les éléments d’une explosion sociale ou politique, voire les
deux, se mettent en place sur fond de guerre de succession.
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