vendredi 1 janvier 2016

Banques Françaises : Les effets collatéraux des nouvelles politiques tarifaires



Une tendance qui se confirme et se généralise : les banques traditionnelles (à réseau d'agences) sont en train de supprimer la gratuité de la tenue de compte. Au delà de la polémique suscitée en France par cette orientation (en 2015, les deux grandes mastodontes du système bancaire -Société Générale et BNP Paribas ont elles aussi supprimer cette gratuité), il est intéressant d'entrevoir l'impact d'une telle politique tarifaire sur le paysage concurrentiel bancaire en France : Le quotidien économique "Les Echos" nous apporte quelques éclairages sur cette question. 






Les Effets collatéraux des nouvelles politiques tarifaires des banques




En rendant les comptes bancaires payants, les banques vont inciter leurs clients à revisiter leur budget banque pour clôturer leurs comptes les moins actifs. 



Multi-bancarisés, les Français vont être poussés à fermer leurs comptes les moins actifs et à regarder de plus près les offres des banques en ligne.

Face aux banques traditionnelles de plus en plus nombreuses à assumer la facturation de leurs services via des « frais de tenue de compte » perçus chaque mois, les banques en ligne voient l’avenir en rose. Selon le baromètre 2015 du cabinet Simon- Kucher & Partners, 23 % des clients indiquent envisager d’y ouvrir un compte ou d’y transférer certains de leurs avoirs, contre 15 % en 2014. Par ailleurs, 8,3 % des Français déclarent y détenir au moins un produit (compte courant ou livret d’épargne), alors qu’ils n’étaient que 7,1 % en 2014. Et ce n’est peut-être qu’un début. Grâce à des tarifs au rabais et à de multiples « cadeaux » de bienvenue, ces acteurs veulent en effet pousser leur avantage. Pour mémoire, Boursorama a revu ses objectifs à la hausse : il dit viser 2 millions de clients en 2020, contre environ 712.000 à ce jour.

Pour les clients, ces comptes en ligne ne viennent toutefois que rarement se substituer à leurs banques traditionnelles, dont ils restent largement captifs. « La mobilité bancaire se concentre encore sur des cas spécifiques, lorsque les clients souscrivent un crédit immobilier et qu'ils sont contraints de domicilier leurs avoirs dans la banque qui leur accorde un prêt par exemple », souligne Jocelyne Amegan, senior manager chez Capgemini.

Vers une plus grande mobilité bancaire  ?


En rendant les comptes bancaires payants, les banques en dur vont néanmoins inciter leurs clients à revisiter leur budget banque. Passer en revue ses comptes bancaires, faire la part entre ceux qu’on utilise et les autres, afin de clôturer ces derniers, promet de devenir tendance. Le mouvement a déjà commencé puisqu’en 2014 le nombre total de clients des banques françaises a reculé de 0,20 %, selon les calculs du cabinet Score Advisor. « Depuis 2013, soucieux de ne pas s’exposer à des frais bancaires inutiles, les clients tendent visiblement à réduire le nombre de comptes qu’ils possèdent », confirme le cabinet.

Pour les banques ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. « L’enjeu financier est faible puisqu’il s’agit principalement de comptes de relations secondaires peu actives. Et il y a aussi des vertus à se défaire de clients inactifs, qui sont souvent non rentables », fait valoir Axel Reinaud, directeur associé senior au BCG. Reste à savoir si les services d’aide à la mobilité des clients, prévus dans le cadre de la loi Macron–qui devront être proposés par chaque banque d’ici à 2017–, feront passer à cette logique d’optimisation budgétaire un nouveau cap de nature à relancer la concurrence. 


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