dimanche 19 mai 2013

Jean Luc Mélenchon : Le Donquichotte des temps modernes ou l’alternative pour le progrès humain ? (1ère Partie)









Nous revenons sur un évènement qui a eu lieu en Février.  La conférence de Jean Luc Mélenchon , le leader du front de gauche en France, tenue le 11 Février à la maison de la culture Ibn Rachik.

maison de la culture ibn rachiqassistance meeting 





jlm meeting drapeau tunisien

Nous avons jugé qu'un retour sur cet évènement, aussi tardif soit-il, demeure important et à haute contribution. 

En effet, Il s'agit d'une nouvelle vision du monde que nous présente Mélenchon. Partant d'une critique sans concessions de l'état de l'humanité et de l'impact du productivisme sur l'environnement (Écosystème), tout en mettant en exergue l'ampleur des injustices et  inégalités; il conclut à l'échec annoncé du modèle capitaliste et des tentatives d’accommodement venant de la gauche (social-démocratie).

Ce processus dialectique va aboutir à une nouvelle doctrine (l'écosocialisme) qui procède, selon Mélenchon d'un recentrage total du modèle de développement économique vers l'homme (et non pas vers le profit) en intégrant les limites écologiques comme règles impératives.


La couverture de cette conférence a été enrichie par des approfondissements, des analyses et un retour sur quelques références comme "le premier manifeste des 18 thèses pour l'écosocialisme".


Nous avons essayé aussi de vérifier l'exactitude et la véracité de quelques exemples et illustrations (concernant particulièrement les multinationales) cités par Mélenchon.



 1ère Partie : Le capitalisme mondialisé  ou les semences d'un échec annoncé

Toujours égal à lui-même, le verbe haut, fourni et parfois excessif, Jean Luc Mélenchon a présenté le Lundi 11 Février, à la maison de culture Ibn Rachiq, sa doctrine «L’Ecosocialisme». Fidèle à sa rhétorique, il a fait un diagnostic peu reluisant et inquiétant de l’état de l’humanité. Mélenchon est catégorique «nous sommes en phase de transition». Une transition qu’il qualifie de «bifurcation».


La transition démographique, tout d’abord, avec le doublement de la population mondiale en une seule génération.
La transition climatique, ensuite, avec des catastrophes naturelles et des bouleversements de l’écosystème qui se moquent des frontières. Mélenchon nous appellent à voir la réalité et la vérité des phénomènes, les flux migratoires par exemple : les deux tiers de ces flux se font dans le sud accentuant ainsi l’appauvrissement de populations déjà paupérisées. Il existe une limite objective à cette exploitation effrénée des ressources naturelles et l’humanité n’échappera pas, faute d’une prise de conscience, à l’effet boomerang (réchauffement climatique, désertification etc.…)

La transition géopolitique aussi, avec la fin annoncée de l’ordre mondiale héritée de la deuxième guerre. Cet ordre mondial a instauré un modèle socio-économique qui tout en élargissant la base sociale de production, a paradoxalement mais volontairement amoindri la part relative de la rémunération du travail. C’est la glorification du capital et l’exploitation d’honnêtes femmes et hommes piégés dans un système injuste. Sans oublier, pour planter définitivement le décor sinistre, une accentuation de la frustration de la communauté humaine à travers une machine publicitaire. Mais le capitalisme a usé de subterfuges artificiels et s’est abrité dans des refuges illusoires ne faisant qu’accélérer la fuite en avant : les crédits….en échange des salaires confisqués……..l’aliénation aux banques et la spoliation de la dignité des hommes et des femmes injustement rétribués pour leur travail. Ce mécanisme a créé progressivement mais rapidement une sphère financière qui a pris une ampleur incommensurable à partir du 15 août 1971 : Le Président Richard Nixon avait décidé unilatéralement, sans consulter les partenaires (autres pays occidentaux et le Japon), de rompre avec la convertibilité du dollar par rapport à l’or avec l’accumulation des déficits budgétaires américains et suite aux tensions permanentes sur cette monnaie.

Avec ce «diktat» américain le système de Bretton Woods[1] entrait en agonie, puisque la valeur de chacune des monnaies y était déterminée par référence à un poids d'or. Les pressions sur le dollar ne pouvaient qu’empirer, ce qui se produisit. Cette nouvelle donne a octroyé un pouvoir magique et pernicieux aux Etats-Unis pour pouvoir dépenser sans limite et de ne se préoccuper d’aucune compensation matérielle du dollar. Ainsi les dollars en circulation (monnaie fiduciaire & scripturale) ont augmenté vertigineusement d’où une multiplication par 30 de la masse monétaire en dollars. C’est l’escroquerie monétaire mondiale parfaitement illustrée par les propos hautains et provocateurs du secrétaire américain au Trésor, John Connally : «The dollar is our currency and your problem !».


La masse monétaire est devenue donc déconnectée de la création de richesse réelle, l’argent tournant sur lui-même. Mélenchon est on ne peut plus claire à ce sujet «le cancer financier commençait à se propager» : c’est la giration perpétuelle et infernale de l’argent.


[1] Le système monétaire mondial dit du Gold Exchange Standard (étalon de change or) a été mis en place par les accords de Gênes en 1922 jusqu'en 1933 (Roosevelt décide de suspendre la convertibilité du dollar en or pour le dévaluer) puis par les accords de Bretton Woods en 1944 et donne une place prépondérante au dollar. Il repose sur deux piliers principaux : (a) un système de changes fixes entre monnaies (avec de très faibles marges de fluctuations) & (b) la reconnaissance du dollar comme monnaie de réserve internationale (as good as gold), qui reste convertible en or, mais seulement dans le cadre des échanges entre banques centrales.


 TERRA NOVA TUNISIE
La semaine prochaine : 2ème Partie "Aveuglement,  Dérapages & Ignominie d'un Modèle Suicidaire "

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