Nous avons reproduit cette Tribune de la juriste et l'activiste dans le domaine des droits de la femme, Monia Ben Jemia, vu l'intérêt qu'elle présente à plus d'un égard. D'abord il s'agit d'une opinion concernant la nouvelle constitution qui a été murement réfléchie. C'est le regard aussi d'une militante du mouvement féministe tunisien. Et puis beaucoup de spécialistes du Droit constitutionnel mais aussi des citoyens plus ou moins initiés aux problématiques liés à l'élaboration de la constitution ont émis des appréciations qui se situent dans le spectre de Monia Ben Jemia "ni la Constitution dont je Rêvais, ni celle que je Redoutais".
Enfin si Monia Ben Jemia a tenu à mettre l'accent sur l'importance des dispositions constitutionnelles relatives aux droits de la femme, nous estimons que le grand acquis pour la Tunisie ressortant de cette constitution se situe au niveau des articles régissant le pouvoir judiciaire. En rupture totale avec la constitution de la 1ère république, la nouvelle constitution a consacré l'indépendance de la justice pour l’ériger réellement comme un troisième pouvoir.
TERRA NOVA TUNISIE
Je rêvais d’une constitution qui élimine toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, c'est-à-dire toutes les distinctions, exclusions ou restrictions fondées sur le sexe qui ont «pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quelque soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine»
Je rêvais d’une constitution qui le proclame haut et fort, sans
ambiguïté aucune. Je rêvais d’une constitution démocratique où aucun
tunisien ne puisse plus imposer son point de vue à l’autre, ni le
dominer pour quelque raison que soit, encore moins parce que l’autre est
né de sexe féminin.