vendredi 27 avril 2012

Une dose de pessimisme....hélas salutaire !


Par Aymen JAAFAR

La quasi majorité des actuels politiques tunisiens ont affiché, depuis leur arrivée au pouvoir, un optimisme inébranlable et sans faille. Et de l’optimisme il en a fallu et il en faudra pour affronter le quotidien électrique et faire face au contexte explosif.
Mais ce qui a peut être fait défaut à cette large frange de dirigeants, c’est cette légère touche de pessimisme, qu’exigeait la situation, qui aurait fait la différence et qui leur aurait permis d'anticiper le pire et l’apprivoiser.


Car pour prédire que les grèves allaient continuer à battre leur plein, 4 mois après des élections historiques et populaires, et que des poids lourds de notre industrie en fassent les frais, il fallait l’avoir cette touche de pessimisme.

Car pour voir la société tunisienne, connue pour son ouverture et sa cohésion, se scléroser et se livrer à de piteux combats internes de croyances et d’idéologies, abandonnant sans regret, et peut être à jamais, les questions pour lesquelles elle s’est soulevée, il fallait être pessimiste.

Car pour s’imaginer le jour où un pseudo prédicateur de l’islam, sorti de nul part, et sans références ni historique, s’est autorisé à sillonner nos villes, et y prêcher devant des foules d’admirateurs acquis à sa cause obscurantiste, sans se priver de nous insulter, il fallait être pessimiste, très pessimiste même, avouons le !

 Chers dirigeants de ce pays, éternels ou provisoires, l’optimisme a été votre arme pour résister et survivre à ce que vous ont fait endurer certains, c’est tout à votre honneur. Les temps ont changé, efforcez vous de mélanger votre optimisme avec un soupçon de pessimisme ; Cela vous fera penser aux suites désastreuses de vos actes approximatifs et paroles hasardeuses avant de s’y engager. Cela vous permettra de comprendre le désarroi du citoyen qui ne se sent plus en sécurité chez lui ; Cela vous fera penser à ses femmes qui voient leur féminité se banaliser et se volatiliser sans même pouvoir la revendiquer. Cela vous fera comprendre la panique des Autres Tunisiens Que Vous, qui ne savent pas si demain ce pays sera encore le leur.

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