lundi 31 mars 2014

Municipales 2014 : La note est vraiment salée pour le PS



Finalement, c'est ce qui ressemble à une débâcle que vient vivre la gauche et plus particulièrement le PS à la suite de ce deuxième tour des municipales. L'UMP, qu'on croyait fragilisé et loin de s'être remis de l'épisode de confrontation fratricide Fillon-Copé,  a réalisé une performance remarquable, un véritable succès qui va lui permettre d'envisager les prochaines échéances électorales avec plus sérénité et de confiance. Finalement, le Sarkogate n'a pas influencé le vote des électeurs. 

Les municipales 2014 ont été aussi caractérisées par une abstention record 36.3%, un indicateur inquiétant qui reflète une lassitude et un désintérêt par rapport à  la chose politique, qui plus est, concerne des élections locales dont l'impact est direct sur le quotidien des citoyens.  

Le FN réalise son meilleur score depuis sa création, certains considèrent que c'est le premier jalon dans une trajectoire qui serait de plus en plus ascendante, d'autres y voient une performance qui ne risque pas de se répéter d'autant plus qu'elle a été favorisée par des circonstances particulières dans certaines villes (divisons dans la même famille politique et absence d'un front républicain).

Paris n'a pas suffi à changer l'arrière goût  laissé par les résultats de ces élections pour la gauche. La sanction de François Hollande semble aussi être l'un des messages forts de ces municipales. 

La note est vraiment salée pour le PS ! Et ce n'est pas le journal Le Monde qui dira le contraire... 











Municipales 2014 : enseignements-clés d’un scrutin historique


Le premier tour des élections municipales, dimanche 23 mars, laissait présager une déroute de la gauche. Le second tour, dimanche 30 mars, l'a transformée en cataclysme. Une hécatombe dont on ne trouve pas l'équivalent dans les annales des scrutins municipaux, même en 1977, cru« historique » en faveur de la gauche. Cette fois, elle a bu le calice jusqu'à la lie : elle perd 151 villes de plus de 10 000 habitants, quand la droite enregistre un gain net de 142 villes et l'extrême droite en conquiert 11, tandis que les divers inclassables en perdent 2.Une défaite qui dépasse – et de loin – toutes les prévisions.


LA DROITE À LA RECONQUÊTE DES VILLES

Pour la droite, le succès est historique, inespéré. Elle inverse les rapports de forces dans toutes les tranches de population. D'abord, les succès de prestige.


 10 Elle reprend à la gauche pas moins de 10 villes de plus de 100.000 habitants : 

Toulouse,Angers,Reims,Saint EtienneCaen, Tours, Limoges, Argenteuil, reprises par l'UMP, Amiens, qui revient à l'UDI, et Saint-Paul, à La Réunion, conquise par un divers droite. 

Avant ce scrutin municipal, la gauche détenait 29 villes de plus de 100 000 habitants sur 42 et la droite en dirigeait 13 ; à l'issue du second tour, le rapport de forces s'établit à 23 en faveur de la droite contre 19 à la gauche




Pour la droite, même si les résultats du premier tour pouvaient lui laisser espérer d'autres prises de choix, le succès le plus prestigieux est acquis à Toulouse, que Pierre Cohen (PS) était parvenu à ravir en 2008. Cette fois, le député UMP Jean-Luc Moudenc a pris sa revanche. Il peut même briguer la communauté urbaine, ce qui, dans ce département très ancré à gauche, va considérablement rebattre les cartes.

L'Ile-de-France voit aussi déferler cette vague bleue : plus de 30 villes y basculent de gauche à droite, même si Paris permet -à peine- de masquer cette déroute de la gauche.


Dans les villes de plus de 30 000 habitants, le basculement est tout aussi marqué. La gauche détenait un net avantage, puisqu'elle dirigeait 122 villes de cette tranche de population contre 99 pour la droite. Désormais, la droite a le contrôle de 147 mairies, soit un gain de 48 villes ; la gauche n'en dirige plus que 55, le reste se répartissant entre l'extrême droite et les divers.



A ces conquêtes dans l'ensemble des villes de plus de 10 000 habitants, il faut ajouter les innombrables communes de moindre importance qui ont basculé dans l'escarcelle de la droite. Et ce même dans des terres qui semblaient pour elles terres de mission. Ainsi, dans le Puy-de-Dôme, la gauche, qui détenait 14 des 17 communes de plus de 5 000 habitants, n'en contrôle plus que 5 !
Même la Loire-Atlantique, fief du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, se craquelle. Si la gauche parvient à conserver les principales villes du département, le PS perd une série de communes de moindre dimension, comme Thouaré-sur-Loire, Le Pellerin, Donges, La Turballe, Vigneux-de-Bretagne, Clisson et Sucé-sur-Erdre. 

SAUVE QUI-PEUT A GAUCHE

Dans cet océan de pertes, la gauche peut tout juste se consoler en pointant les villes… qu'elle aurait pu ne pas conserver. Au soir d'une raclée historique, certains élus de gauche se considéraient presque comme des rescapés. Mais la joie était amère. Alors, à StrasbourgMetzAuxerre, Alençon et quelques autres, la gauche a célébré avec modération ces mairies conservées. Non sans parfois pousser un soupir de soulagement après que la présence d'une liste du Front national dans une triangulaire eut évité de boire la tasse.

Et puis il y a Paris. En n'abandonnant qu'un seul arrondissement à la droite, Anne Hidalgo (PS) devient la première femme à endosser l'écharpe de maire de la capitale. Ce sera certainement le principal motif de satisfaction dans les rangs socialistes, même si une défaite de la gauche était hypothétique, ce qui rendait pratiquement impensable la victoire des listes conduites par Nathalie














Les résultats des élections municipales à Paris. | LE MONDE

Gérard Collomb conserve également la ville de Lyon, mais c'est pour la présidence de la métropole qu'il nourrit désormais quelques inquiétudes. 

15 Malgré le raz-de-marée bleu, la gauche parvient malgré tout à arracher quelques succès inattendus dans 15 villes : Vire, Vauvert, L'Union, Saumur, Longwy, Verdun, Douai, Crépy-en-Valois, Dourdan, Lourdes, Castelsarrasin,Avignon, Baie-Mahault, Le Moule, Mamoudzou. Le chat est maigre.


D'autant plus que la gauche n'aura pas réussi à éviter les règlements de comptes internes entre les deux tours. A l'image de La Rochelle, où Jean-François Fountaine, le candidat dissident du PS, a battu la candidate investie par le parti, Anne-Laure Jaumouillié. Idem, à Montpellier, où le candidat du PS, Jean-Pierre Moure, président de l'agglomération soutenu par les écologistes, s'est incliné de près de 10 points derrière le candidat dissident de la gauche, Philippe Saurel, dans une quadrangulaire les mettant aux prises avec la liste de droite et celle du FN. Un véritable fiasco pour les dirigeants nationaux du PS et une gauche montpelliéraine qui va devoir recoller les morceaux.

Autre revers de taille pour le PS, à Grenoble. Devancé au premier tour par la liste écologiste conduite par Eric Piolle, Jérôme Safar (PS), le successeur désigné du maire sortant, Michel Destot, avait décidé, contre l'avis du parti, de maintenir sa liste au second tour. Avec une participation en hausse, l'écart se creuse et l'écologiste balaie le socialiste avec près de 13 points d'avance. Une claque magistrale.

LE PARI RÉUSSI DU FRONT NATIONAL

10 Le parti d'extrême droite emporte dix villes :  Hénin-BeaumontBeaucaire, Fréjus, Le Pontet, Cogolin, Hayange, Mantes-la-Ville, Villers-Cotterêts, Le Luc ainsi que Béziers, remportée par Robert Ménard avec le soutien du FN.

Il obtient son meilleur score à Cogolin, avec une majorité absolue de 53,1 %, et dépasse 40 % au second tour dans dix villes : Saint-Gilles, Tarascon, Fréjus, Perpignan, Frontignan, Le Pontet, Carpentras, Villers-Cotterêts, Bruay-la-Buissière et Brignoles. Il peut espérer obtenir au moins 1 200 conseillers municipaux. Malgré les revers essuyés à ForbachPerpignan, Saint-Gilles, Avignon et Carpentras, ce scrutin constitue pour le parti de Marine Le Pen une avancée sans précédent dans son implantation territoriale.
Les mauvais résultats de la gauche aux municipales ont, par ailleurs, scellé le sort de sa fragile majorité au Sénat en septembre.





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