Il est jeune (39 ans), ambitieux et promet le renouveau pour
l’Italie : Matteo RENZI est pressé, et il prône la rupture. Les italiens, semblent
surpris voire désarçonnés par l’hardiesse de RENZI et se posent des questions
quant à sa capacité à conduire le changement qu’il veut radical. Et puis
certains observateurs voient, dans ce qu’il a entrepris au niveau de son parti (PD : Partito Democratico)
pour exiger l’éviction de Letta de la présidence du conseil, un certain
opportunisme politique : RENZI serait-il un jeune loup assoiffé du pouvoir
pour qui l’éthique politique n’existe pas ?
Qu’il soit sincère ou bonimenteur, porteur d’un vrai projet de
réforme ou un Casanova politique, il est certain que RENZI a secoué l’Italie.
Ses promesses, telles qu’annoncées, s’inscrivent dans une logique de
rupture. Renzi veut réformer les institutions pour une meilleure efficience,
appuie une réforme de la loi électorale pour que l’Italie ne soit pas ce pays
qui vit perpétuellement dans l’instabilité politique, revendique une nouvelle
vision concernant l’administration publique afin qu’elle soit réellement au
service du citoyen au lieu qu’elle soit perçue comme un obstacle, etc.…c’est
une nouvelle impulsion que veut donner le jeune Renzi à l’Italie, mais comment
va-t-il s’y prendre ?
Son Modus operandi demeure le grand point d’interrogation. Par exemple Renzi a promis
une baisse de la pression fiscale. D’autre part, il s’est engagé solennellement
d’une manière ferme et sans équivoque pour un déblocage immédiat et total du
reliquat des impayés de l’Etat envers les entreprises italiennes qui ont honoré
leurs engagements dans le cadre des marchés publics : les analystes économiques
se posent des questions quant aux moyens financiers qui seraient à la
disposition de Renzi pour honorer cet engagement qui se chiffre à plusieurs
dizaines de milliards d’euro.
A ce niveau, Renzi doit revoir sa copie, et présenter des arguments
cohérents et une vision d’ensemble qui n’occulte pas l’aspect budgétaire.
Autrement, sa crédibilité serait sérieusement remise en cause…
TERRA NOVA TUNISE a sélectionné pour vous des papiers de la presse internationale
(*) qui se sont intéressés à Matteo Renzi, afin que vous puissiez
mieux connaitre ce nouveau Zorro, Casanova, Don quichotte, Rastignac, et que
sais-je encore.…..de la scène politique italienne.
A Très Bientôt
TERRA NOVA TUNISIE
Italie: Renzi invite le pays à «un changement radical et immédiat»
Incisif et plein d’énergie, le jeune Premier ministre Matteo Renzi a invité l’Italie à un «changement radical et immédiat» lundi devant les sénateurs, dans un discours pro-européen où il n’est guère entré dans le détail de son programme.
«L’avenir de
l’Italie n’est pas de pleurer du matin au soir, ou d’être la lanterne
rouge de l’Europe», «l’Italie veut devenir un lieu d’opportunités», a
lancé le fougueux président du Conseil dans un discours d’une heure, en
grande partie improvisé.
Volontiers provocateur,
l’ex-maire de Florence, 39 ans, a rappelé qu’il n’avait pas l’âge requis
pour siéger au Sénat (40 ans) et que l’abolition de cette Chambre sous
sa forme actuelle figurait en bonne place dans son programme. «J’espère
être le dernier Premier ministre à réclamer la confiance du Sénat»,
a-t-il même lancé, alors que l’existence même de son gouvernement dépend
du vote de confiance des sénateurs, attendu dans la soirée.
A
contre-courant du sentiment anti-européen qui croît dans la péninsule,
M. Renzi s’est livré à un vibrant plaidoyer pour l’Union européenne,
dont l’Italie assurera la présidence tournante semestrielle à compter du
1er juillet.
«La tradition européenne et européiste
représente la meilleure partie de l’Italie ainsi que sa certitude
d’avoir un avenir», a-t-il dit. «Ce ne sont pas Angela Merkel et Mario
Draghi qui nous demandent de tenir nos comptes publics en ordre», a-t-il
poursuivi en évoquant la gigantesque dette du pays, plus de 130% du
PIB.
«Nous devons le faire par respect pour nos enfants,
pour ceux qui viendront après nous», a-t-il lancé, alors que le pays
sort timidement de la récession.
Rappelant les grandes
réformes qu’il avait annoncées la semaine dernière -loi électorale,
travail, administration publique, fisc, réforme de la justice-, M. Renzi
n’a guère dévoilé de mesures concrètes. A l’exception du remboursement
«intégral et immédiat» des dettes de l’administration publique envers
les entreprises privées. Ces dettes d’un montant de plusieurs dizaines
de milliards d’euros pénalisent fortement le tissu des petites et
moyennes entreprises (PME) italiennes.
- «Pas d’alibi» -
Autre nouveauté annoncée, l’envoi de déclarations d’impôts pré-remplies aux salariés de la fonction publique.
Il
a aussi promis «une réduction à deux chiffres» de la pression fiscale
«avec des mesures sérieuses, irréversibles», non détaillées, mais
assurant «des résultats immédiats dès 2014» et il a plaidé avec force
pour attirer les investissements étrangers en Italie.
Selon
Giorgio Merletti, président de la confédération syndicale des artisans,
Confartigianato Imprese, ces promesses représentent environ «100
milliards d’euros à trouver immédiatement». La bourse a toutefois bien
accueilli le discours de Matteo Renzi, gagnant 0,42% à la clôture.
Très
à l’aise, le jeune dirigeant s’est appuyé à plusieurs reprises sur des
exemples concrets, nés de son expérience de maire et de père de famille.
Celui d’un jeune homme victime d’un chauffard ivre qui a écopé d’une
peine mineure, pour justifier une réforme de la justice. Celui d’une
écolière née en Italie de parents étrangers, pour plaider en faveur
d’une réforme de la citoyenneté.
Comme son prédécesseur,
Enrico Letta, qu’il a écarté grâce à un coup de force au sein de leur
Parti démocrate (PD), Matteo Renzi s’appuie sur une coalition
gauche-droite: le PD, première force de centre gauche, le Nouveau Centre
droit (NCD) d’Angelino Alfano, ministre de l’Intérieur et ex-allié de
Silvio Berlusconi, et «Scelta Civica», le parti centriste de Mario
Monti.
Au Sénat, M. Renzi peut compter sur une majorité
faible mais a priori suffisante. A la Chambre des députés, où le vote
interviendra mardi, pas de suspense, le PD étant largement majoritaire.
Pour mener ses réformes, M. Renzi va s’appuyer sur son ministre de l’Economie, Pier Carlo Padoan, ex-chef économiste de l’OCDE.
Fort
de 16 ministres, dont les deux tiers sont nouveaux, le nouvel exécutif
paraît moderne et jeune, mais beaucoup sont néophytes et connaissent mal
les dossiers techniques.
M. Renzi s’expose en première ligne et l’a
d’ailleurs reconnu, en concluant devant les sénateurs: «Le temps du
courage est venu. Si nous perdons ce défi, ce sera ma faute, nous ne
chercherons pas d’alibi».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire